Un convoi de tracteurs en route pour bloquer Rungis

Aller d’Agen (Lot-et-Garonne) jusqu’en Île-de-France, en tracteurs, pour bloquer le marché de Rungis, c’est le défi que s’est lancé la Coordination rurale du Lot-et-Garonne (CR47). Le cortège est parti du Sud-Ouest le lundi 29 janvier 2024 au matin. Les tracteurs devraient commencer à bloquer le marché le 30 janvier en fin de journée.

Des annonces gouvernementales insuffisantes

Le syndicat a annoncé la tenue de cette action le vendredi 27 janvier après les annonces de Gabriel Attal, le Premier ministre. Si ces annonces sont intéressantes avec des avancées sur « l’allègement des contraintes administratives », le compte n’y est pas pour Jérôme Perez, le coprésident de la CR 47. Le syndicaliste demande notamment « une loi Egalim équitable et la suppression de la taxe sur les produits phyto ».

Les déclarations du ministre de l’Intérieur, appelant les agriculteurs à ne pas bloquer le marché de Rungis, n’ont pas entamé la détermination des agriculteurs. « C’est ce qu’on vise et c’est là qu’on ira », insiste Jérôme Perez. Et le coprésident de la CR 47 s’attend à être bien accueilli sur place : « Nous sommes de paysans, nous respectons les forces de l’ordre et la République. »

Un convoi bien organisé

Ce lundi 29 janvier à 9 h, des agriculteurs et leurs tracteurs se sont donc rassemblés au Marché aux bestiaux d’Agen, mais aussi au niveau de l’autoroute à Marmande et enfin à Cancon. L’appel au rassemblement s’est fait par coups de téléphone interposés entre syndicalistes et agriculteurs, mais aussi sur les réseaux sociaux, principalement Facebook.

Le cortège a pris la direction de Périgueux avant de se diriger vers Limoge, et ensuite Paris. Afin que les agriculteurs intéressés puissent se joindre au cortège, l’itinéraire et les points de rendez-vous sont publiés en direct sur la page Facebook de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne. La logistique est huilée puisqu’un camion-citerne suit le convoi pour ravitailler les tracteurs et une benne transporte la nourriture pour ravitailler les agriculteurs.

Des manifestants félicités

Sur le trajet, l’ambiance est bonne, et les manifestants reçoivent de nombreuses marques de sympathie. « Nous croisons des gens qui nous applaudissent, nous félicitent, des maires de certaines communes que nous traversons nous arrêtent pour nous encourager et nous serrer la main », raconte Jérôme Perez.

Si les agriculteurs ont emporté leur sac de couchage ils ne comptent pas passer la nuit dans leurs tracteurs. « Il y a assez de chambres d’agriculture en France pour que nous puissions dormir dans l’une d’entre elles », souligne Jérôme Perez, rappelant qu’elles « appartiennent aux agriculteurs ».